C'est une première en France ! La fabrication d'hydrogène à partir de boues d’épuration par vaporeformage est actuellement testée à la station d'épuration de Hyères, à l'Almanarre et ça marche !

En lien avec l’objectif de réduction des émissions de Gaz à effet de serre de son Plan Climat Air Energie, la Métropole TPM développe le recours à de l’énergie verte pour alimenter sa flotte de véhicules utilitaires et de transport public, de manière plus responsable. L’hydrogène, directement produit dans ses stations d’épuration serait en effet une nouvelle réponse à ce défi.

Le site de l’Almanarre comme pilote

C’est donc sur le site de l’Almanarre où sont extraites et traitées les boues d’épuration issues des eaux usées de Hyères et Carqueiranne, qu’est testé le fameux pilote Trifyl. Expérimental, ce prototype a la particularité de convertir du biogaz en hydrogène vert.

Le Groupe Veolia, en partenariat avec la Métropole, expérimente la fabrication d’hydrogène à partir du biogaz issu de la valorisation des boues de traitement des eaux usées. Peu connu, ce procédé est une alternative à celui, plus médiatisé, de l’électrolyse de l’eau.

Plus précisément, la technique consiste à utiliser les boues d’épuration de la station : « elles contiennent des bactéries qui se développent pour traiter la pollution présente dans les eaux qui arrivent à la station et qui permettent de les épurer avant le rejet dans le milieu naturel. » Poursuit-il. Après différents traitements, les boues vont produire du biogaz puis plusieurs étapes seront encore nécessaires pour le transformer en hydrogène : « C’est complexe, mais pour faire simple, un compresseur servira à augmenter la pression du biogaz à environ 2 bars pour être injecté dans un réacteur qui diffusera le gaz progressivement dans le pilote où il sera transformé en hydrogène et gaz carbonique par vaporeformage via une vapeur d’eau à 600 degrés. L’hydrogène sera ensuite purifié, mis sous pression et stocké pour être distribué comme dans une pompe à essence. »

1 kg d’hydrogène = 100 km

Ce pilote permettra de produite 10 kg d’hydrogène pur à 99,95% par jour, ce qui permettrait à un véhicule léger de parcourir environ 1000 km. A terme, si une production industrielle est envisagée, une station d’épuration classique pourrait produire plusieurs centaines de kilos d’hydrogène par jour. Ce pilote va servir de test pour mesurer les performances, avoir un retour concret sur les coûts de fonctionnement, et ainsi identifier des pistes d’amélioration pour une réalisation industrielle.

En dehors de ce projet pilote, des travaux sont prévus par la Métropole pour injecter le biogaz produit sur le site dans le réseau GRDF. 

La fin de l’expérience est prévue en juin 2022 avec des conclusions en fin d’année. 

Un pilote Algues pour recycler le CO2

Afin d’éviter de rejeter dans l’atmosphère du gaz carbonique issu de la fabrication d’hydrogène, Veolia a mis en place un essai de production d’algues pour le valoriser. À terme si le pilote est concluant, ces algues qui utilisent le gaz carbonique pour se développer pourraient être valorisées et  transformées, par exemple, en alimentation animale.