Le Chêne blanc et le Chêne kermès
(Quercus pubescens et Quercus coccifera)L’arbre appelé communément Chêne blanc est en réalité, si l’on souhaite être rigoureux, un Chêne pubescent. Il tire son nom des petits poils présents sur la face inférieure de ses feuilles (qu’il perdra d’ailleurs durant l’automne dans un chatoiement de couleurs). Ces poils permettent de s’adapter à la sécheresse de notre climat. Les plus beaux individus se trouvent principalement dans les secteurs les plus frais, à la faveur d’un fond de vallon, dans les massifs du Cap Sicié, des Maures ou du Croupatier. Le Chêne kermès est quant-à lui un arbuste à feuilles persistantes et épineuses typiques de la garrigue méditerranéenne. Atteignant difficilement une hauteur de 3 mètres, il est très adapté à la sécheresse et aux sols calcaires et rocailleux du Mont Faron et du Mont Coudon. Les garrigues serrées qu’il forme sont des milieux impénétrables pour l’homme, mais représentent d’importantes zones de refuge pour la faune méditerranéenne. Concernant les usages, le Chêne blanc est principalement utilisé comme bois de chauffage, mais sa dureté et sa densité lui confère de bonnes propriétés pour la charpenterie, la menuiserie ou l’ébénisterie. Il s’agit également d’une espèce très utilisée en trufficulture, pour la production de « l’Or Noir » de Provence. Le Chêne kermès, quant-à lui, n’est que très peu utilisé. Il est même plutôt souvent éliminé par débroussaillement, car ses fourrés denses augmentent fortement le risque d’incendie.
L’écorce du chêne kermès est riche en tannins (surtout sur les racines), substance utilisée pour le tannage des cuirs. « Kermès vermillo » est une cochenille qui parasite ce chêne et était récoltée autrefois pour faire, une fois broyée, une teinture rouge écarlate (le rouge des capes des empereurs Romains), industrie florissante, jusqu’à l’utilisation de la teinture obtenue avec un coquillage du bassin méditerranéen, le murex.