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Oiseau

Le circaète Jean-le-Blanc

Après avoir passé ses quartiers d’hiver au sud du Sahara, le Circaète Jean-le-Blanc entame une migration prénuptiale qui va lui permettre de rejoindre courant mars ses sites de reproduction majoritairement situés dans un grand quart sud-est de la France. Après avoir survolé le détroit de Gibraltar, les Pyrénées, puis longé la façade méditerranéenne, les oiseaux retrouvent et défendent âprement leur site de reproduction de l’année précédente

En Provence, l’espèce choisit un arbre pour installer son nid, de préférence un conifère situé dans un vallon abrité du vent. Grand rapace d’environ 1,80m d’envergure, c’est un excellent planeur qui se déplace habituellement sans battre des ailes. Au premier coup d’oeil, le Circaète apparaît brun dessus et blanc dessous. Une observation plus attentive nous permettra de remarquer une multitude de tâches colorées (entre beige et marron foncé) sur l’ensemble du corps et une bavette sombre du menton à la poitrine. Cette coloration générale est assez variable d’un individu à l’autre. L’originalité du Circaète Jean le- Blanc vient de son régime alimentaire, essentiellement composé de serpents. Il les capture après un vol stationnaire, de quelques secondes à plusieurs minutes, appelé « vol du Saint-Esprit ». Il est facilement observable pendant ces phases de chasse où, immobile face au vent, il scrute le sol pour détecter couleuvres et lézards se réchauffant au soleil. Les proies sont capturées grâce à ses serres courtes, puis tuées et avalées, ou apportées au jeune dans le nid. Certaines études évaluent à près de 1 000 serpents consommés pendant les 6 mois de présence d’un couple et de son jeune en Europe.

Le Circaète n’est pas immunisé contre les morsures des serpents venimeux, mais son plumage épais et ses pattes écailleuses le protègent efficacement. Très discret à proximité de son aire, le Circaète est facilement observable en phase de chasse. Les pentes du mont Caume, du Faron, du Coudon, les zones agricoles, les zones humides du plan de La Garde, l’ensemble des milieux ouverts, sont des secteurs très favorables à son observation. Courant septembre, les points hauts du territoire sont également des secteurs favorables pour observer les oiseaux en migration. Avec un peu de patience et une paire de jumelle vous devriez pouvoir vous évader avec les Circaètes.