Voici un projet solidaire et écologique qui mérite d’être connu ! L’association L'économe, structure de l’Économie Sociale et de l’Économie Solidaire, a eu une idée pour le moins originale et pleine de bonnes intentions : créer la première conserverie mobile du département afin de lutter contre le gaspillage alimentaire.

Une belle initiative qui a reçu l’appui de la Métropole qui, dans le cadre de son Projet d’Alimentation Territoriale (PAT), visant à développer une économie circulaire locale vertueuse et favoriser l’accès à une alimentation saine et durable pour tous sur son territoire, s’est engagée à soutenir financièrement cette action, à hauteur de 18 000 €.

Trop de gaspillage alimentaire en France

En France, le gaspillage alimentaire représente en effet 10 millions de tonnes de nourriture jetées chaque année. Toutes les étapes de la chaîne alimentaire française, production, transformation, distribution et consommation, sont concernées.

Pour lutter contre ce fléau, la France s’est engagée au travers du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire à réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025. Une loi a été adoptée (LOI n° 2016-138 du 11 février 2016) afin de définir un panel de mesures pour réduire et gérer ce gaspillage, notamment au stade de la distribution. Dans cette optique, l'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation devient une solution efficace pour réduire ce gaspillage.  

Problème: alors que la précarité alimentaire touche près de 15% des français, moins de 10% du gisement de denrées potentiellement réutilisables sont captés par les associations d’aide alimentaire !

En effet, les associations caritatives, dont les 4 associations "têtes" de réseau (Banques Alimentaires, Restos du Cœur, Croix-Rouge Française et Secours Populaire Français), se voient régulièrement dans l’obligation de refuser des dons par manque de moyens logistiques (véhicules de transport, zones de stockage) et humains (fonctionnement s’appuyant essentiellement sur le bénévolat). Les surplus des agriculteurs sont ainsi le plus souvent laissés pour compte.

La conserverie mobile et solidaire : une solution efficace

La conserverie mobile et solidaire est un projet ambitieux et prometteur imaginé par deux femmes : Justine et Faustine aux commandes de l'association L’économe.

L'économe : Quesaco ?

Fondée en juillet 2017, l’association est née du constat fait de la quantité importante de fruits et légumes consommables mais gaspillés pour leur forme, leur taille, ou suite à un surplus de production. Une équipe de bénévoles s’est alors réunie pour collecter ces invendus auprès de producteurs et maraîchers partenaires. Une partie des fruits et légumes est distribuée à des associations caritatives. L'autre part est valorisée en bocaux ou utilisée lors d'animations de sensibilisation au gaspillage alimentaire et à l'alimentation durable. Depuis la création de l’association L’économe, 11 tonnes de fruits et légumes ont été sauvées du gaspillage et valorisées en faveur d'une économie circulaire et responsable. Dans la continuité des activités de L'économe, l'idée de conserverie mobile est naturellement née. Après avoir expérimenté la transformation en conserves des fruits et légumes dans des locaux mis à disposition par des restaurateurs partenaires, les membres de l'association souhaitent développer ce service de transformation dans un laboratoire de cuisine mobile. Ce service est désormais accessible aux agriculteurs et producteurs situés sur un périmètre d’environ 50km autour du siège social qui se trouve sur la commune de Belgentier.

Un camion anti-gaspillage

C’est donc Justine et Faustine qui à bord de leur camion anti-gaspillage sillonneront, dès le mois de juin le Var, pour en finir avec le gaspillage des fruits et légumes difformes, au calibre trop grand ou trop petit. Avec l’aide de 12 bénévoles actifs, elles récolteront des dizaines d’invendus auprès des marchés et des agriculteurs dans un but précis : leur offrir une seconde vie. Grâce à elles, pommes, tomates, courgettes, poireaux ou encore aubergine ne finiront plus à la poubelle mais seront généreusement donnés aux associations caritatives locales ou bien transformés dans des cuisines partenaires.

Mais ce n’est pas tout : ils serviront également à animer des activités traiteur afin de sensibiliser le grand public à la lutte contre le gaspillage alimentaire.