Oscillant entre farce et tragédie, Emma Dante continue de poser son regard affuté sur la société. Dans cette nouvelle création (Première française), elle revient avec un spectacle sur la famille et les violences faites aux femmes.
À force de la battre, un homme finit par tuer son épouse. Elle gît sur le sol, mais personne ne la croit morte. Alors, tel un ange prisonnier de son foyer, elle se relève et reprend sa routine : s’occuper des tâches ménagères, préparer les repas pour son fils et son mari, s’occuper de sa belle-mère âgée. Chaque matin, les membres de sa famille la retrouvent morte et ne la croient pas. Chaque matin, elle se lève, lave le sang sur son visage, change sa robe déchirée et recommence à subir la violence de son mari, la dépression de son fils, l’impuissance de sa belle-mère qui, au lieu de condamner son fils brutal et despotique, le plaint. Chaque nuit, la femme meurt à nouveau, comme dans un cercle infernal où le châtiment ne s’éteint jamais. L’ange ne pourra pas s’envoler, ne pourra pas quitter le foyer. Chaque matin, il devra se lever, ne serait-ce que pour ouvrir la cafetière et faire du café.
Texte et mise en scène Emma Dante Avec Leonarda Saffi (la femme), Giuditta Perriera (la belle-mère), Ivano Picciallo (le mari) et Davide Leone (le fils).