Dynamique des Fluides V.1

Les supports numériques de notre mémoire sont parallèlement ceux d’une économie de l’information et de l’attention, cette double appartenance leur conférant la possibilité de développer une dynamique récursive potentiellement problématique.
Partant de ce constat, l’exposition explore le principe de transposition de la mémoire dans des systèmes externes à l’échelle de l’intime, dans un exercice de décomposition visant à en éprouver les effets et les détournements possibles.
La peinture y est envisagée comme une architecture du sensible, ses dynamiques comme manipulations d’un écoulement de la mémoire en tant que fluide. Les turbulences en sont ainsi mesurées et exploitées par des sous-systèmes de compression et de dilatation que peuvent être la figure, la ligne ou la couleur.
Dynamique des fluides V.1 recherche ainsi les points de convergence entre les aspects de la mémoire technique en tant qu’organe externe et ses aspects sensibles en tant que processus incarné, au sein des comportements analogiques de la matière-peinture et de la matière-mémoire dans ce qu’elles ont en commun de faillible ou de persistant.

L’image banale y devient ainsi l’espace d’une investigation introspective portée par la nécessité de se maintenir acteur de ses propres structures mnésiques. C’est leur déploiement selon des codes individualisés qui leur permettra une résistance à l’oubli par disruption des flux. La structure en constitue à la fois le fond et la forme, inscrivant les efforts d’anamnèse et d’hypomnèse individuelles et conscientes comme nécessité critique.